voir
ce que nous voyons se présente autant devant qu’à l’intérieur de nous
beauté
maîtresse, drogue douce au goût amer, efforts souvent vains, vanité
dans une nuit brillante
nous disparaitrons avec ce que nous avons vu
témoins de nos lumineux passages, des traces resteront, délavées par le temps
alors, tout ce qui existe encore regardera définitivement vers le haut, vers la lumière et vers le noir
jour blanc
sans sommeil où le corps semble une pierre poreuse gorgée d'un lait doux et amer
qu'importe le sens que prendra ce jour solide et trop clair car heureusement il est nouveau
n'aimer que
ce que l'on doit encore décrouvrir, deviner, distinguer à la lumière de ses propres déductions
penser
en regardant, voir en réfléchissant
au fond
de mes yeux repose une nuit calme et légère comme un voile scintillant
pourtant cette osbscurité béante, loin de m'endormir, tient mon cœur d'indien en éveil
eteignez
un peu ce monde trop allumé
de toute façon ces ampoules crient des appels que vous ne voulez pas entendre
d'en haut
le corbeau regarde le cirque que les humains montent et déplacent sans cesse
et ses plumes luisantes, noires, ont le reflet profond et fixe d'un gouffre immense
le monde
est une guerre d'hommes contre les hommes
ils volent à la nature leurs munitions pour se détruire
la vie
est un corps de lumière, habillé de couleurs crues, intenses
questionnements
sur l'existence ; réponses sur la fugacité de la vie la fragilité de l'être
qu'y a t-il au fond
caché derrière dans l'ombre de ce qui se montre ?
l'ombre de ce qui déjà à été et de ce qui déjà sera ?
au fond tout se confond, l'avant, le pendant, le bientôt
et les évidences se fanent, s'étioles, s'évaporent
peuple muet,
animal, fidèle à ses côtés, accepte de l'accompagner jusque dans la mort, dans sa folie arogante et gigantesque
tout doit disparaitre !
tout va disparaître
tout se transfrome déjà
…